Archives de catégorie : Société

Pourquoi jeter quand on peut donner ? Une matinée dans la Recyclerie Madeline à Riom

À Riom (63), la Recyclerie Madeline reprend les objets dont vous voulez vous séparer. Ce vendredi, elle est ouverte de 9h30 à 12h. Partons à la rencontre des bénévoles et des clients qui participent au succès de cette recyclerie.

« Les gens sont vraiment entrés dans ce système. Ils ont du mal à jeter », explique Michel Bages, trésorier de la Recyclerie Madeline. Pourquoi jeter lorsqu’on peut donner ? Pour lui c’est évident, le modèle de la recyclerie fonctionne plutôt bien à Riom.

Tellement bien que l’association a dû se déplacer au 66bis Boulevard Étienne Clémentel pour viser plus grand. « Avant on avait 33 mètres carrés, maintenant on en a 250. Et même 250 ça ne suffit pas, il en faudrait deux fois plus », lance le bénévole en rigolant.

Une recyclerie bien remplie

Ces 250 mètres carrés sont effectivement bien remplis. À l’entrée de la boutique, des vases et d’autres objets de décoration intérieure accueillent les clients. Malgré la quantité d’objets apportés, se retrouver est plutôt aisé. « On a de tout donc il faut qu’on soit un peu ordonné », résume Michel Bages.

Après les décorations, place à la culture avec des meubles remplis de films, de séries et de disques. Les dictionnaires et livres de cuisine occupent quelques étagères en bois.

De nombreux films sont proposés. © Pierrick Mouëza

Pour se divertir, les enfants et les adolescents peuvent compter sur un rayon jeux plutôt conséquent. À neuf heures, une femme recherche justement de quoi occuper ses enfants et regarde les peluches et jeux de société sur les étagères.

Rayon jouet de la Recyclerie Madeline. © Pierrick Mouëza

Au fond de la boutique, sous une immense peinture représentant des cyclistes, une étagère pleine de livres offre de quoi se cultiver l’esprit. Il y en a pour tous les goûts. Polars, romances, philosophie. Quelques étagères plus loin, des outils de jardinage et de travaux sont suspendus : tuyaux, pots de fleur, casque de chantier.

Côté décoration, la recyclerie propose d’innombrables objets de différentes tailles et usages. Toiles, lampes, horloges, bateaux en bois, Tour Eiffel en métal… « Moi j’ai toujours été pour les vieux objets », explique un habitué de la recyclerie en souriant. Il tient dans la main une poule en opaline. La partie inférieure de l’objet est manquante mais cela lui importe peu. « Le tout c’est d’accumuler les petits trucs et un jour on trouve le reste », lance-t-il d’un air convaincu.

Poule en opaline. © Pierrick Mouëza

Il consulte ensuite les nombreux autres objets présents sur l’étagère à la recherche d’un éventuel coup de cœur. Selon lui, certains articles n’ont pas leur place ici. « Les gens vont acheter des objets chinois. Je suis stupéfait de voir que les gens payent pour ces choses », regrette-t-il. Difficile d’affirmer avec certitude le nombre d’objets produits en Chine. À l’inverse, d’autres affichent fièrement leurs lieux de production : Italie, France…

Un modèle qui séduit

Pauline est une adepte de ce mode de consommation. « J’ai l’habitude d’aller aux Mains Ouvertes à Gerzat (63) », explique la jeune femme en référence à cette autre association qui allie don et vente d’objets. « Aujourd’hui, je découvre la Recyclerie Madeline », ajoute-t-elle.
« Ma fille va avoir un bébé donc je vais voir si je trouve quelque chose », explique Lydia, une autre cliente. Pour elle, la recyclerie « évite le gâchis. Ça évite qu’on jette ».

« J’aime le concept parce que c’est des objets de seconde main », dit Pauline en souriant. Le principe de la recyclerie lui plaît car il a peu d’impact sur l’environnement. « J’ai eu une prise de conscience un peu tardive de l’urgence pour l’environnement », avoue-t-elle. Elle s’est interrogée sur sa propre consommation et essaye désormais de « boycotter les achats et la production ».

Ce modèle de commerce est aussi bénéfique au niveau du porte-monnaie. « Les gens vont avoir de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Or, ici tout est à petit prix », conclut Pauline.
Vers 11 heures, les clients sont plus nombreux. Ils s’arrêtent devant les rayons, cherchant la bonne affaire. Au rayon cuisine, une dame compare longuement des poêles avant de repartir.

Quatre fois par an, la recyclerie organise des braderies. « On fait tout à moitié prix », raconte Michel Bages. La boutique se fait aussi connaître à certains événements. « L’année dernière on a fait le marché solidaire à Riom. Ça avait bien marché, c’était très sympa », ajoute-t-il.

Les visages derrière la recyclerie

Sept ans après sa création, qui se trouve derrière cette florissante recyclerie ? Un groupe de bénévoles ravis de pouvoir revaloriser des objets bien souvent jetés.

Christine, bénévole depuis six mois, est convaincue par ce modèle. « Je venais régulièrement en tant que cliente. Il y avait une affiche expliquant qu’ils recherchaient des bénévoles et je me suis inscrite », dit-elle en souriant.

Une cliente et l’une des bénévoles de la recyclerie. © Pierrick Mouëza

Des bénévoles comme elle, il y en a une trentaine « qui tournent sur six matinées », raconte Michel Bages avant de saluer un client entrant dans la recyclerie. L’un des objectifs de l’association était de créer de véritables postes. « On a créé deux emplois, l’un à l’administratif et l’autre à l’atelier », explique le trésorier.

Dans la boutique, quelques bénévoles s’affairent : réorganisation des rayons, ajout de nouveaux objets. Dans l’atelier situé à l’arrière, les réparations de vélos et autres objets s’enchaînent. « On les nettoie et on les répare si besoin puis on les revend », explique le trésorier.

Quelques vélos proposés par la recyclerie. © Pierrick Mouëza

La recyclerie fait aussi des partenariats. « On va chercher tout ce qui peut être réparé, tout ce qui marche bien mais que les gens ont jeté », explique Michel Bages. La recyclerie s’ouvre par exemple aux livres : « on vient d’avoir un partenariat avec Éco-livres ». Cela explique la quantité d’ouvrages sur les étagères. « On essaye de travailler un peu avec tout le monde », résume-t-il.

Rayon livres de la Recyclerie Madeline. © Pierrick Mouëza

Midi, déjà l’heure de repartir. Les clients continuent d’entrer et sortir, signe d’un modèle qui a de beaux jours devant lui. « Les recycleries c’est l’avenir », lance Pauline dans un sourire.

Laïcité: La vie après l’attentat

https://i.la-croix.com/729x486/smart/2020/10/19/1201120275/Devant-lentree-ecole-Conflans-Sainte-Honorine-17-octobre-2020_0.jpg

Image (la-croix.com): des bouquets et des messages déposés en hommage à Samuel Paty.

Le 16 novembre à Conflans-Saint-Honorine, le professeur d’histoire Samuel Paty est assassiné à quelques mètres de son collège par un terroriste islamiste. Cet acte fait suite à une vague de protestation sur les réseaux sociaux contre cet enseignant concernant des caricatures de Charlie Hebdo étudiées en cours.

Faut-il arrêter d’enseigner certains fondements de la laïcité et de l’histoire ou simplement les expliquer autrement? C’est la question que tout le monde se pose après l’attentat. Les professeurs, eux, sont nombreux à témoigner de faits d’élèves ou de leurs parents qui protestent contre telle ou telle question en classe, notamment en littérature et en histoire-géographie. Une enseignante déclare avoir arrêté d’utiliser des caricatures de Mahomet avec ses élèves et venir en cours avec «la peur au ventre».

Au total, c’est 935 signalements pour « atteinte à la laïcité » qui ont été relevés l’année dernière.

Les professeurs se sentent abandonnés par le Ministère de l’Éducation Nationale. Ils déclarent ne pas être assez soutenus par leur hiérarchie et être très souvent critiqués par les parents.

Pour le chef d’État, Emmanuel Macron, il faut continuer à enseigner ces valeurs républicaines, se battre contre l’obscurantisme. Il a également déclaré vouloir durcir les sanctions contre l’islamisme radical.

Sources: francetvinfo.fr/la-croix.com.

Pierrick Mouëza

Fin du confinement en France?

Lors de son dernier discours, Emmanuel Macron a fixé une possible date de fin du confinement en France; le lundi 11 mai.

Après un mois de confinement et un nombre de patients dans les services de réanimation en baisse, le chef de l’État a annoncé vouloir rouvrir les écoles, collèges et lycées. Il souhaite aussi prendre des mesures afin de protéger les élèves les enseignants et le personnel des établissements avec «le matériel nécessaire».

Les lieux publics tels que les bars, les cinémas, les restaurants, seront eux, maintenus fermés pour éviter toute seconde vague de contamination. Le gouvernement souhaite également un redémarrage progressif de l’emploi, avec la réouverture des commerces et de l’industrie tout en préservant la sécurité de tous.

La date du 11 mai marque aussi un tournant dans le dépistage des cas de Covid-19, puisque le gouvernement a l’intention de rendre possible un dépistage pour toutes les personnes présentant des symptômes de la maladie.

Il est toujours impossible de savoir si le 11 mai sera vraiment l’occasion de sortir du confinement ou si la situation obligera un report de la date prévue…

Pierrick Mouëza

Livraison du virus à domicile

Symboles de la livraison à domicile, les compagnies UberEats et Deliveroo sont en pleine activité depuis le début de la crise du Coronavirus et notamment grâce au confinement. En effet, faute de pouvoir se déplacer, les clients souhaitent avoir accès à une restauration rapide, et les commandes se multiplient.

Les deux entreprises assurent que tout est mis en œuvre pour éviter la propagation du virus. Présentant même des consignes pour les restaurateurs et les livreurs. Ces derniers doivent par exemple livrer les clients devant leur porte pour éviter les expositions directes avec ceux-ci, ils ne doivent pas non plus être en contact avec les personnes préparant les repas.

La question de la sécurité des livreurs se pose car ceux-ci peuvent être contaminés ou être en contact avec des personnes qui le sont. De leur côté, les livreurs ne se sentent pas en sécurité, et se plaignent de ne pas avoir de protections suffisantes pour travailler. Certains appelant même à un retrait pour ne pas prendre de risques inutiles.

Selon un des représentants du Collectif des Livreurs Autonomes de Paris (CLAP), «Il y a des contacts, entre le cuisinier, le restaurateur, le livreur et le client» le risque de contamination est important et cela d’autant plus que les «gestes barrières» ne sont pas forcément respectés par tous

La livraison rapide ne semble donc pas une être une solution viable, au contraire elle pourrait même favoriser la propagation du virus.

Coronavirus, isolement et solidarité

« La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».
Constitution de l’ONU, 1946.

L’épidémie de Coronavirus pousse les autorités du monde entier à adopter des mesures de confinement plus ou moins sévères. La quarantaine étant, en France, fixée à 14 jours, les effets de l’isolement peuvent être importants sur la santé.

Alors que le confinement limite les interaction sociales, les initiatives solidaires se multiplient: courses pour un voisin en quarantaine, garde d’enfant de soignants, simple visite à une personne âgée isolée… Elles révèlent que les Français sont de plus en plus isolés. Plus d’un tiers des ménages sont constitués d’une seule personne, d’après un rapport de l’INSEE de 2017.

Une épidémie de solitude est en cours, comme le signale l’économiste Eloi Laurent dans une tribune du Monde. Après le virus, un changement des relations sociales dans nos sociétés s’impose.

Sources: Le Monde, INSEE.

Pierrick Mouëza