Tous les articles par pierrick

Inde: Enquête sur une catastrophe ferroviaire

https://i.guim.co.uk/img/media/fb9175076130dd0b3a795e6c23ed4bade7e22af4/0_171_5679_3407/master/5679.jpg?width=620&quality=45&dpr=2&s=none
Lieu de l’accident dans l’état d’Odisha en Inde. Image: Punit Paranjpe/AFP/Getty Image

Le vendredi 2 juin dans l’état d’Odisha en Inde, un accident est survenu impliquant trois trains dont deux contenant des passagers. Le bilan humain et matériel est donc très lourd.

Un choc d’une violence inouïe

L’Inde assiste de nouveau à un énième accident ferroviaire. Celui-ci a causé la mort de près de 300 personnes et a fait environ 900 blessés. Le premier train aurait été aiguillé par erreur sur une voie où se trouvait déjà un train de marchandise. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une collision frontale, le premier train roulait à 120 km/h ce qui explique la violence de l’accident.

Le premier choc a fait dérailler de nombreux wagons dont certains ont ensuite provoqué un sur-accident en percutant de plein fouet un troisième train situé sur une autre voie, lui aussi rempli de passagers.

Une erreur d’aiguillage au centre de l’enquête

Pour l’heure, des questions subsistent toujours. Une enquête est en cours pour expliquer l’enchaînement des événements qui ont conduit à l’accident.

Le bureau des chemins de fer déclare s’intéresser au système d’aiguillage qui a placé le train sur la même voie que le convoi de marchandises. Il est urgent de déterminer si il y a eu ou non une défaillance purement technique puisque le système d’aiguillage impliqué dans la catastrophe est le même utilisé dans de nombreuses parties du réseau ferroviaire indien.

Des responsabilités à plusieurs échelles?

Le premier visite indien Narendra Modi s’est rendu sur les lieux de l’accident. Il a déclaré que les « coupables seront sévèrement punis » en référence à la possibilité que l’erreur qui a conduit au drame ait été d’origine humaine.

L’opposition politique indienne déplore de son côté le comportement du gouvernement de Narendra Modi qui tenterait de se décharger de ses responsabilités. Pour les opposants, cette recherche d’éventuels coupables permettrait au gouvernement de détourner l’attention plutôt que d’enquêter sur le mécanisme automatique d’aiguillage qui reviendrait à remettre en cause la qualité du réseau de chemin de fer indien.

Ces dernières années le gouvernement Modi a privilégié une modernisation du réseau en permettant la mise en circulation de trains plus rapides. Par conséquent, la question de la maintenance du réseau actuel a peut-être été délaissée.

La véritable cause de ce nouvel accident pourrait donc être plus qu’une simple défaillance technique. Il paraît important de s’interroger sur la vétusté d’un réseau ferroviaire déjà impliqué dans de précédents accidents meurtriers et qui représente pourtant le seul moyen de locomotion pour des millions indiens qui l’empruntent chaque jour.

Les conséquences techniques et politiques de ce drame sont, elles, à suivre…

Sources: The Guardian, France Info.

Pierrick Mouëza

Le « Climat Libé Tour » de passage à Bordeaux

Visuel de l’événement par Simon Bailly.

Le « Climat Libé Tour » s’est déroulé le samedi 4 et le dimanche 5 février 2023 au campus de la Victoire de l’Université de Bordeaux. Nous nous sommes rendu sur place pour en savoir plus.

Le « Parlement génération transition »

Les problématiques environnementales et sociales sont au cœur des réflexions du 21ème siècle. Le journal Libération tente de répondre à ces questions en organisant des conférences, des animations et des ateliers à destination du grand public dans plusieurs villes françaises dont Bordeaux. La session du Parlement Génération Transition commence avec un quiz dédié à l’environnement et au changement climatique, des questions sur lesquelles les jeunes présents semblent déjà bien informés. La suite du programme est centrée autour de trois domaines: échanges, mobilité et valorisation des déchets. Trois associations ont présenté leurs projets autour de ces grands thèmes. Pour Ismaël Canoyra, à la tête du projet Bicyclettes & Alternatives de Mobilité (BAM), il faut parvenir à une « mobilité responsable ». Afin d’y arriver, trois réflexions sont nécessaires. Il faut « comprendre la mobilité comme un bien commun ». Ensuite, il faut se questionner sur « l’usage de la mobilité », c’est-à-dire sur la pertinence de tel moyen de transport pour tel déplacement. Enfin, la mobilité doit être considérée comme une « responsabilité partagée » entre plusieurs acteurs: les collectivités, les porteurs de projets, les usagers et les lieux d’activités. Après cette réflexion, Ismaël Canoyra invite les jeunes présents à se demander quelle innovation mettre en avant pour la mobilité urbaine ? La réponse qu’il donne par la suite est simple: la marche.

Des idées pour changer

L’animation du Parlement Génération Transition s’est poursuivie avec la création de trois groupes différents. L’un sur la mobilité, un autre sur les échanges et un dernier sur la gestion des déchets. Nous avons donc rejoint le groupe de la mobilité. Au cours de la session, nous sommes invités à imaginer un futur agréable à vivre et à le décrire en terme de mobilité. Par la suite, les membres du groupe proposent des idées pour transformer la mobilité en plus de réfléchir à l’échelle de ces mesures, selon qu’elles concernent l’individu ou toute une collectivité. Des propositions ne tardent pas à émerger au sein du groupe, chacun inscrivant les changements qu’il juge souhaitables sur un post-it. La réduction des trajets en avion, la mise à disposition de trottinettes électriques personnelles par les collectivités, l’augmentation des trajets en train… Le bilan de la séance ? Il faudrait améliorer les infrastructures de transport déjà existantes (tramway, vélo). Un autre pré-requis, le changement des mentalités pour ne plus culpabiliser les personnes qui n’ont pas accès aux nouvelles mobilités et limiter les déplacements en avion, connus pour leur impact désastreux sur l’environnement, surtout lorsque un autre moyen de transport est possible.

Notre visite du Climat Libé Tour s’achève donc avec cet espoir de changement global. Cette journée apporte des pistes de réflexions concrètes quant à la conduite à tenir pour améliorer notre rapport à l’environnement et à autrui. Cependant, comme l’a remarqué une personne présente ce samedi, ce type d’événement regroupe surtout des personnes déjà investies dans les questions environnementales et sociétales.

Une question se pose alors, comment éviter que l’écologie ne soit abordée que par une minorité alors qu’elle traite des problématiques qui nous concernent tous ?

Pierrick Mouëza

Croatie: Adoption de l’Euro et entrée dans Schengen

Frontière entre la Croatie et la Slovénie. Image: REUTERS/Borut Zivulovic

Le 1er janvier 2023, la Croatie a officiellement intégré l’espace Schengen en plus d’adopter l’Euro comme monnaie nationale.

Intégration dans Schengen

Après être devenue membre de l’Union Européenne en 2013, la Croatie finalise son intégration aux pays européen grâce à son adhésion à ces deux systèmes. L’espace Schengen désigne un territoire qui s’étend sur 27 pays européens incluant 23 pays membres de l’Union Européenne. Au sein de cet espace, les personnes peuvent circuler librement d’un pays à l’autre. Contrairement à une frontière classique, il n’y a pas besoin d’effectuer des contrôles douaniers lors du passage entre deux pays frontaliers de l’espace Schengen. Cela va donc faciliter le passage entre la Croatie et deux de ses pays frontaliers, la Slovénie et la Hongrie, membres de l’espace Schengen. En contrepartie, les pays adhérents s’engagent à contrôler les frontières extérieures de l’espace Schengen à l’heure où la question de l’immigration fait débat ainsi que la lutte contre le trafic de drogue.

Croatie et Euro

Le même jour, l’euro est entré en vigueur en Croatie en tant que monnaie nationale. Il va ainsi progressivement remplacer l’ancienne monnaie: la Kuna. La Croatie rejoint donc la Zone Euro, maintenant composée de vingt pays. Pour rappel, la Zone Euro est un espace monétaire où tous les échanges économiques sont réalisés en euro. Cela facilite donc les transactions des voyageurs mais aussi des entreprises présentes dans cette zone. Geste symbolique pour représenter cette entrée: le premier ministre Croate, Andrej Plenković, accompagné de la présidente de la Commission Européenne, Ursula Von der Leyen, a réglé l’addition de leurs cafés en euros.

La Croatie semble donc totalement intégrée à l’Union Européenne, contrairement à la Roumanie et la Bulgarie qui se sont vues refuser leur demande d’intégration à l’espace Schengen.

Sources: Le Monde, L’indépendant, La Tribune

Pierrick Mouëza

Pandora Papers: une affaire mondiale

Image (Twitter: @ICIJorg): Illustration des Pandora Papers.

Le 3 octobre 2021, soit 5 ans après l’affaire des « Panama Papers », une nouvelle enquête, basée sur une fuite de documents, ébranle le monde.

Près de 12 millions de documents, appartenant à des cabinets de création d’entreprises offshore, ont été dévoilés. La fuite de ces documents aurait initié l’enquête du Consortium International des Journalistes d’Investigation (ICIJ) et de ses collaborateurs aux quatre coins du monde.

Pendant plusieurs mois, près de 600 journalistes de 117 pays ont analysé ces données confidentielles. Ils ont ensuite établi une liste de personnalités ayant profité de sociétés offshore dans des pays à faible taux d’imposition comme les Îles Vierges Britanniques, la Suisse ou encore les Émirats Arabes Unis.

Parmi ces personnes se trouvent des milliardaires, des célébrités mais aussi de nombreux dirigeants: le roi de Jordanie, Abdallah II mais aussi Andrej Babis, actuel premier ministre de la République Tchèque. Dans cette liste figurent aussi des proches de dirigeants, notamment des relations de Vladimir Poutine, le président russe.

Cette enquête dévoile les rouages d’un système complexe mêlant évasion fiscale et optimisation fiscale, cette dernière étant légale si elle est déclarée. L’affaire montre aussi que les paradis fiscaux jouent toujours un rôle majeur dans l’économie mondiale, malgré les tentatives de régulation et de coopération fiscale ainsi que les scandales similaires déjà observés par le passé comme les « Panama Papers » révélés en 2016.

Sources: francetvinfo.fr/icij.org.

Pierrick Mouëza

Fin de l’opération Barkhane, échec ou réussite?

Image (defense.gouv.fr): Carte représentant l’opération Barkhane.

Ce jeudi 10 juin 2021 le président de la république, Emmanuel Macron, a annoncé le retrait progressif de la majeure partie des troupes françaises installées au Sahel après 8 ans d’engagement au sein d’une coalition militaire internationale.

L’opération Barkhane qui a officiellement débuté en 2014 avait pour objectif d’aider les gouvernements locaux à maintenir une certaine stabilité au sein des pays du Sahel, à savoir: la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad. Ces pays ont donc établi une coalition militaire, nommée G5 – Sahel, dont la France était membre. Au total, environ 5000 soldats ont été déployés aux frontières ainsi que dans d’autres zones sensibles de la région. Les différents enjeux de l’opération étaient centrés sur la lutte contre le terrorisme, l’assistance militaire envers les pays en difficulté ainsi que la protection et l’amélioration de la vie des populations locales.

Le bilan de cette opération semble mitigé. De nombreux dirigeants des groupes terroristes locaux ont été « neutralisés » durant cette période pour reprendre les termes du dossier de presse de l’opération. De nombreuses régions occupées par les groupes terroristes ont également été reconquises par les membres de la coalition. Le succès de Barkhane est néanmoins assombri par le bilan des soldats décédés en opération dont 55 militaires français depuis le début de la mission. On peut également constater que certaines régions du Sahel contiennent encore des membres de groupes terroristes qui pourraient éventuellement revenir après le retrait de la France. L’opération Barkhane a aussi éparpillé ces groupes rendant difficile le maintien de la sécurité dans toute la région et surtout dans les zones rurales.

Cependant, le président n’a pas annoncé le retrait total de la France dans la région et veut continuer la lutte contre le terrorisme toujours avec l’aide des partenaires locaux.

Sources: defense.gouv.fr/Le Monde.

Pierrick Mouëza

Investiture de Joe Biden

Image (ouest-france.fr): Joe Biden prêtant serment, la main droite levée, la main gauche posée sur la Bible.

Le 20 janvier 2021, Joe Biden et Kamala Harris ont officiellement pris leurs fonctions de président et vice-présidente des États-Unis d’Amérique, devant une foule peu nombreuse en raison de l’épidémie de coronavirus. Le nouveau président a d’ailleurs pris la décision de rendre le masque obligatoire. Il a aussi déclaré vouloir reprendre le travail le plus vite possible, une volonté illustrée par la réintégration rapide du pays au sein de la COP21 délaissée par son prédécesseur.

Après quatre ans passés à la Maison Blanche et un mandat plus que mouvementé, Donald Trump n’a pas souhaité se présenter à la cérémonie d’investiture. Il a rejoint sa résidence en Floride après un discours sur la base d’Andrews pour souhaiter une bonne chance à la nouvelle administration de la Maison-Blanche sans citer le nom de son adversaire. En revanche, Mike Pence, l’ancien vice-président, a lui assisté à la cérémonie et félicité Kamala Harris au téléphone, lui souhaitant bon courage pour la suite.

Pierrick Mouëza

Laïcité: La vie après l’attentat

https://i.la-croix.com/729x486/smart/2020/10/19/1201120275/Devant-lentree-ecole-Conflans-Sainte-Honorine-17-octobre-2020_0.jpg

Image (la-croix.com): des bouquets et des messages déposés en hommage à Samuel Paty.

Le 16 novembre à Conflans-Saint-Honorine, le professeur d’histoire Samuel Paty est assassiné à quelques mètres de son collège par un terroriste islamiste. Cet acte fait suite à une vague de protestation sur les réseaux sociaux contre cet enseignant concernant des caricatures de Charlie Hebdo étudiées en cours.

Faut-il arrêter d’enseigner certains fondements de la laïcité et de l’histoire ou simplement les expliquer autrement? C’est la question que tout le monde se pose après l’attentat. Les professeurs, eux, sont nombreux à témoigner de faits d’élèves ou de leurs parents qui protestent contre telle ou telle question en classe, notamment en littérature et en histoire-géographie. Une enseignante déclare avoir arrêté d’utiliser des caricatures de Mahomet avec ses élèves et venir en cours avec «la peur au ventre».

Au total, c’est 935 signalements pour « atteinte à la laïcité » qui ont été relevés l’année dernière.

Les professeurs se sentent abandonnés par le Ministère de l’Éducation Nationale. Ils déclarent ne pas être assez soutenus par leur hiérarchie et être très souvent critiqués par les parents.

Pour le chef d’État, Emmanuel Macron, il faut continuer à enseigner ces valeurs républicaines, se battre contre l’obscurantisme. Il a également déclaré vouloir durcir les sanctions contre l’islamisme radical.

Sources: francetvinfo.fr/la-croix.com.

Pierrick Mouëza

Gustav Klimt: Vienne en lumière

Cette année la base sous-marine de Bordeaux accueille une exposition numérique baptisée « Bassins de Lumières » qui nous fait voyager dans la ville de Vienne à l’époque du célèbre peintre autrichien Gustav Klimt. Une deuxième exposition nous permet également d’admirer les œuvres du peintre Paul Klee.

Le concept de l’exposition repose sur la numérisation puis l’affichage de peintures qui permet d’immerger les spectateurs en utilisant les murs et les reflets de chacun des bassins de la base sous-marine. Tout au long des diffusions, les images sont accompagnées de musiques classiques, notamment de Mozart ou encore Beethoven, le tout embelli par l’acoustique surprenante de la base.

Pour plus d’informations concernant la réservation, les dates, les horaires ou encore les tarifs de l’exposition, rendez-vous sur la page suivante: https://www.bassins-lumieres.com/.

Pierrick Mouëza

Biélorussie: des élections qui posent questions

Le gouvernement biélorusse fait face à une vague de manifestions dans l’ensemble du pays concernant la légitimité et la crédibilité des récentes élections.

Depuis peu, un mouvement de protestation s’est installé en Biélorussie, contre le président Alexandre Loukachenko à la tête du pays depuis 26 ans. Le 9 août dernier, les élections le donnaient encore vainqueur du scrutin avec près de 80% des voies provoquant la colère des citoyens et de l’opposition remettant en cause la fiabilité du scrutin.

L’arrestation du blogueur Sergueï Tikhanouskaïa qui s’était présenté aux élections, la fuite forcée de sa femme Svetlana Tikhanouskaïa en Lituanie ainsi que les arrestations d’autres opposants politiques  sont les principales raisons pour lesquelles tous demandent un nouveau scrutin, organisé dans de meilleures conditions.

Sveltana qui était d’ailleurs l’espoir de l’opposition et qui a obtenu un fort soutien de la part de la population a déclaré ne pas vouloir se présenter en cas de nouveau scrutin mais appelle tout de même les autorités à organiser de nouvelles élections.

L’Union Européenne, mise sur l’affaire, compte mettre en place des sanctions contre la Biélorussie très prochainement.

Sources: Ouest France/France Info/Challenges/l’Express.

Pierrick Mouëza

Le Mexique, cimetière des journalistes?

Selon l’agence Reporters Sans Frontières une centaine de journalistes aurait été tués depuis 2000 au Mexique, dont 3 depuis janvier 2020.

La violence continue de régner au Mexique et en particulier celle visant les médias. Samedi dernier, Jorge Armenta, un journaliste mexicain a été assassiné en pleine rue, alors qu’il faisait l’objet d’un programme de protection pour personnes menacées.

La longue liste des homicides de reporters au Mexique fait écho aux nombreuses recherches et aux ouvrages des journalistes traitant sur le trafic de drogue, ou encore la corruption. Ce genre d’enquête dérangeraient même les autorités, souvent en entente directe avec les cartels, déjà pointées du doigt après des menaces à l’encontre de journalistes.

Dans un pays submergé par la violence des cartels de narcotrafiquants et la corruption politique, difficile de mener efficacement les enquêtes et les procédures judiciaires et très souvent, les homicides restent impunis. L’organisation Reporters Sans Frontières dénonce d’ailleurs la lenteur de ces procédures notamment à propos de l’affaire du journaliste Javier Valdez tué en 2017, suite à ses enquêtes sur le trafic de drogue.

Selon un classement de Reporter Sans Frontières, le Mexique fait partie des 3 pays les plus dangereux pour les journalistes avec la Syrie classée première et l’Afghanistan troisième.

sources: rsf.org/le Monde.

Pierrick Mouëza